Les expéditions du HMHS Britannic

Jusque là, les expéditions du Titanic étaient largement évoquées mais il est temps de faire la lumière sur celles du Britannic, son frère-jumeau oublié. Les deux épaves ont des destins différents et leurs avenirs respectifs n’aura pas le même impact sur la suite de leurs histoires. Les statuts juridiques des deux épaves ne se ressemblent pas et se traduisent par deux politiques de protection distinctes. L’épave du Titanic est soumise à une grande protection américaine et internationale mais peu efficace. Quand au Britannic, son propriétaire Simon Alexander Mills et l’Etat grec le protège et régularise les projets d’expédition depuis quelques années permettant ainsi une protection certes moins étendue mais plus concrète.

Le HMHS Britannic durant sa carrière militaire.

Le HMHS Britannic durant sa carrière militaire.

Découverts en 1975 et en 1985, le Britannic et le Titanic n’ont pas bénéficié de la même popularité ce qui a influé sur la popularité de chacune des épaves. Néanmoins les spécialistes de l’épave du Titanic ont au moins pour la majorité explorer l’épave du Britannic. Cette dernière repose sur le côté tribord par 120/121 mètres de profondeur dans la mer Egée, sur les côtes maritimes nationales grecques. Depuis sa découverte en décembre 1975, le Britannic a été exploré pas moins de 12 fois concurrençant presque l’épave de son frère aîné. En effet, depuis 1985, le Titanic a fait l’objet de 15 expéditions dont la dernière date de 2010. Les expéditions de l’épave du Titanic ont été conduites en majorité par des spécialistes et des plongeurs professionnels anglophones et européens dont les grecs et les belges ont joué un grand rôle. Certains comme Robert Ballard ou les plongeurs professionnels, John Chatterton et Richie Kohler ont effectué des descentes en sous-marin (avec le sous-marin NR-1 pour Ballard en 1995) ou avec du matériel de plongée (pour Chatterton et Kohler en 2006). Carl Spencer qui a dirigé des équipes sur les deux épaves est l’incarnation du passionné d’épave. Il participe à plusieurs expéditions sur le Titanic et en 2003 et 2009 part explorer le Britannic avec son équipe pour tenter d’élucider les causes mystérieuses du naufrage du navire-hôpital a l’aide d’une équipe de plongeurs, de scientifiques et d’historiens. Le 24 mai 2009, il perd malheureusement la vie lors d’une plongée sur l’épave dût à un problème de décompression de son matériel. Même si le Britannic reste accessible pour les plongeurs, l’épave n’en est pas moins dangereuse et les spécialistes peuvent y perdre la vie. La proue du Britannic s’est effondrée sur elle-même et ne laisse qu’un amas de tôles gênant le passage entre les compartiments du navire pour les plongeurs. Chatterton et Kohler on également eu peur d’y laisser leurs vies lors de l’expédition de 2006. Pris au piège dans les recoins de l’épave, ils ne pouvaient plus trouver de sortie pour se libérer de leurs prisons. Heureusement une issue leur a permis de ressortir.

Proue du Britannic couchée sur la côté tribord et presque détaché du reste de l'épave.

Proue du Britannic couchée sur la côté tribord et presque détaché du reste de l’épave.

Depuis le rachat de l’épave du Britannic en 1996 par Simon Mills, les expéditions se sont multiplier presque tous les ans ou deux ans suivant les expéditions. Avant 1996, l’épave n’avait fait l’objet que de deux expéditions organisées en 1995. Kostas Thoctarides et Robert Ballard étaient alors les seuls à avoir explorer l’épave après Jacques-Yves Cousteau lors de la découverte de celle-ci en 1975-1976. A partir de 1997, les expéditions ont permis de mieux comprendre le naufrage et de cartographier l’épave et ses alentours. Plusieurs documentaires ont été par ailleurs filmés pendant les nombreuses expéditions. National Geographic, Channel 5 ou encore la BBC ont participé et financé les explorations du navire. La dernière expédition depuis la tragique mort de Carl Spencer date du 15 mai 2012. Pendant un mois, une équipe de plongeurs, de scientifiques dont des biologistes et chimistes ont étudié, prélevé des échantillons d’organismes vivants sur l’épave pour déterminer l’état de l’épave, la faune et la flore vivants sur le squelette d’acier et de teck ainsi que relever l’impact de l’épave sur l’environnement local sous-marin. Colonisé depuis des décennies, le Britannic s’est transformé en un abris pour les poissons et les plantes sous-marines.  L’épave s’est fondue dans le paysage riche et coloré des littoraux grecs contrairement à l’épave du Titanic qui est mangée par des bactéries dans un environnement austère et abyssal. Le Britannic peut-être comparé à une épave « vivante » alors que celle du Titanic à une épave « morte » et « agonisante » vers une mort physique.

(Photo et représentation sous réserve de droits).

4 réflexions sur “Les expéditions du HMHS Britannic

  1. bonjour, un site bien interessant d’histoire maritime moderne, où on ne lit pas n’importe quoi, ça change !!
    ça m’a rappelé l’expo des objets remontés du TITANIC que j’avais vu à Paris je crois dans les années 87-88 ?

    • Bonjour,
      Merci pour ce compliment et j’espère que le site donne envie de lire et le plaisir de le lire. J’ai crée ce site car je suis avant tout une passionné de l’épave du Titanic mais aussi des autres épaves. Je voulais faire découvrir tous ces trésors abandonnés et sous-estimés. Il y a beaucoup d’enjeux en réalité dont celui de l’argent.

      Il y a eu une expo en 87 avec la participation de l’IFREMER qui avait mis les grands moyens pour présenter les premiers objets remontés.

      • bonjour,
        oui 87 ça doit être ça , c était assez impressionnant d’ailleurs.
        à propos d’un naufrage bien méconnu :
        celui du LAMORICIERE, paquebot méditerranéen de la transat coulé par une tempête en 1942 pendant une travaersée Alger-Marseille, avec de très lourdes pertes humaines.

        une équipe (italienne je crois) a retrouvé l’épave assez récemment et l’a exploré (au large des Baléares).

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